L’Est Républicain      14/03/2013

 « Sur le terrain, les djihadistes ne sont pas les plus nombreux mais les mieux organisés »

La situation humanitaire en Syrie s’aggrave jour après jour. Comment faire stopper les violences ?

La situation est catastrophique. Les Syriens se battent pour survivre. Ils peuvent faire la queue des heures pour acheter un peu de farine. Des gens meurent chaque jour. La solution ne peut être que politique. Il n’y aura pas de victoire militaire, sur le terrain, pour aucun camp. La communauté internationale doit s’impliquer encore plus pour une solution négociée.

Cette solution passe-t-elle obligatoirement par le départ de Bachar al-Assad ?

Au sein du régime, certains sont prêts à négocier. Bachar al-Assad, lui, est très têtu, presque autiste. Il ira jusqu’au bout. Je ne le vois pas partir avant 2014, date de fin de son mandat. Si des discussions s’ouvrent maintenant, nous serons bientôt en 2014. Un accord pourra être trouvé et il partira à la fin de son mandat.

Contrairement à d’autres oppo-sants, vous n’êtes pas favorable à la livraison d’armes à la rébellion. Pourquoi ?

Les armes ne résoudront rien, elles viendront aggraver encore le niveau de violence. Malheureusement, parmi les opposants, on assiste à la montée des djihadistes. Ils ne sont pas les plus nombreux mais ils sont les mieux organisés. Ils prennent le pouvoir partout où le terrain est gagné contre le régime. Le combat se livre désormais entre deux pensées totalitaires.

Votre vision de la sortie du conflit n’est pas partagée par l’ensemble des opposants. A votre avis, représentez-vous une majorité de Syriens ?

Aucun opposant ne peut savoir réellement ce qu’il représente parmi la population. Notre mouvement revendique le respect des droits humains, des femmes et des minorités. Nous avons des relais parmi toutes les communautés en Syrie.

Propos recueillis par L. B.

 

http://www.estrepublicain.fr/actualite/2013/03/14/randa-kassis

Reference :  Randa Kassis – L’Est Républicain

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