Entretien : Randa Kassis
Voix courageuse de l’opposition laïque syrienne, cette militante évoque l’état de son pays, le vrai enjeu de la guerre syrienne et l’attitude des Occidentaux.
Femme politique, militante laïque, Randa Kassis a été exclue du Conseil national syrien (le principal organe politique de la rébellion) pour en avoir dénoncé l’infiltration islamiste. Avec le géopolitologue Alexandre del Valle, elle publie le Chaos syrien, l’une des meilleures synthèses sur la crise syrienne. Réaliste et dépourvue de manichéisme, leur analyse rappelle la vraie nature de cette guerre et les illusions de l’Occident. Explications.
Comment jugez-vous l’attitude de l’Occident ?
Certains pays occidentaux souffrent d’un refus de leur identité, ce qui explique leur aveuglement idéologique et psychologique, une vision naïve et dangereuse des relations internationales, un certain sentiment d’admiration pour d’autres religions, notamment pour l’islam. Le monde musulman a su détecter ce problème d’identité. Il en profite pour chercher à renforcer l’identité religieuse des minorités musulmanes en Occident, à les instrumentaliser en blâmant le monde occidental, toujours accusé d’intolérance et d’islamophobie.
Faites-vous une distinction entre les islamistes modérés et les radicaux ?
Islamisme rime avec obscurantisme. Un islamiste modéré n’est guère moins dangereux qu’un islamiste radical. Le premier manie parfaitement l’art de la dissimulation afin d’instaurer, lui aussi, un État islamique, avec la même volonté d’asservir tous ceux qui refusent de se soumettre
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