Les Echos                      13/04/2015

Le propos : « Si Hitler voulait envahir l’enfer, je me débrouillerai pour glisser à la Chambre des communes une recommandation favorable au diable », disait Churchill. C’est un peu la stratégie que les auteurs de ce livre proposent aux Occidentaux face à Bachar Al Assad, avec l’Etat islamique (EI) dans le rôle des nazis. Au risque d’être dupe du dictateur syrien, qui instrumentalise l’EI pour sauver son régime. Randa Kassis, opposante laïque de la première heure de Bachar Al Assad et coauteur de l’ouvrage avec le géopoliticien controversé Alexandre del Valle, en a conscience, mais estime que la communauté internationale n’a plus guère le choix.

L’intérêt : Ce livre nourrit le débat à l’heure où Washington commence à changer son fusil d’épaule en raison de la menace prioritaire que constitue l’EI, tandis que Paris s’en tient à une ligne selon laquelle Bachar Al Assad ne contrôle plus rien. Les auteurs reviennent aussi utilement sur les racines historiques de la mosaïque religieuse (Kurdes, alaouites, ismaéliens, Druzes, chrétiens, etc.) et du chaos syrien suscité par le printemps arabe, et qui oppose une vingtaine de protagonistes regroupés en pas moins de cinq camps, alliés ou ennemis suivant les circonstances. Une guerre civile qui a déjà provoqué la mort de 210.000 personnes et dont les ondes de choc se font sentir jusque dans nos villes.

http://www.lesechos.fr/idees-debats/livres/0204279142359-la-syrie-epicentre-dun-conflit-mondial-1110528.php?psKb2y43BDLYK4o4.99#