14.05.2013

Bachar al-Assad redevient-il incontournable ? 

Les semaines passent, les mois passent, les années passent désormais en Syrie et Bachar al-Assad est toujours là. Le mandat du président syrien doit prendre fin l’an prochain. Qui irait se risquer aujourd’hui à pronostiquer, avec certitude, qu’il n’aura pas l’occasion d’achever son deuxième septennat ?

Cette longévité au pouvoir, dans un pays ravagé par la guerre (80 000 morts selon les dernières estimations de l’ONU), cette longévité est d’autant plus incompréhensible que d’autres avant lui n’auront résisté que quelques jours à la colère populaire : Ben Ali en Tunisie, Moubarak en Egypte. Incompréhensible également du fait des pressions internationales pour qu’il quitte le pouvoir au plus vite.

Du moins ces pressions existaient-elles jusqu’à ces dernières semaines. Mais il semble aujourd’hui que ces exigences sont d’une moindre actualité. D’une moindre urgence. Les Etats-Unis et la Russie viennent de tomber d’accord pour organiser une conférence internationale, sans doute début juin, à laquelle des représentants du régime syrien seraient conviés.

Le départ de Bachar al Assad ? John Kerry, le chef de la diplomatie américaine, va même jusqu’à dire désormais qu’il « ne lui appartient pas de se prononcer » sur ce sujet. Dans le même temps, le doute s’installe de plus en plus durablement quant aux intentions réelles d’une partie des insurgés : les djihadistes venus de l’étranger.

En Turquie, le double attentat du week-end dernier aggrave l’exaspération de la population locale contre les réfugiés syriens. Quant aux raids aériens israéliens au début du mois, ils confortent ceux parmi les Syriens qui considèrent que les troubles que vit leur pays sont le produit d’une vaste conspiration internationale.

Bref, les cartes semblent aujourd’hui en train d’être rebattues.

« Bachar Al Assad redevient-il incontournable ? ». C’est notre sujet du jour.

 

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