Le Matin     17/11/2013

La priorité doit être donnée actuellement dans le dossier syrien à l’arrêt des hostilités pour mettre fin au bain de sang et alléger les souffrances de la population civile, a affirmé, vendredi à Tanger, Randa Kassis, présidente fondatrice du Mouvement de la société pluraliste en Syrie.

Intervenant lors d’une séance spéciale consacrée à la crise syrienne dans le cadre du Forum Medays de Tanger, Randa Kassis a souligné que l’arrêt des violences faites au peuple syrien constitue la responsabilité de toutes les parties à la crise, estimant que la solution politique à ce conflit reste «la seule option possible et réaliste».

Elle a, dans ce sens, indiqué que la réunion de ‘Genève 2’ constitue un «véritable espoir d’une sortie de crise, même s’il est peu probable qu’elle aboutisse à une solution définitive du conflit», ajoutant que cette conférence internationale devrait néanmoins permettre de réunir tous les intervenants autour d’une même table en vue d’amorcer un processus de pourparlers visant à trouver une solution politique et arrêter la destruction de la Syrie.

Randa Kassis a rappelé le drame humanitaire dans lequel vis le peuple syrien, qui a déploré des milliers de morts et vu le déplacement de quelque six millions d’habitants, appelant les puissances internationales à user de leur influence pour forcer toutes les parties à participer à Genève 2 et chercher une solution interne qui garantit l’intégrité territoriale de la Syrie et l’unité de son peuple.

De son côté, Hasni Abidi, directeur du Centre d’études et de recherche sur le monde arabe et méditerranéen (CERMAM), a noté que les événements survenus en Syrie ont détruit la confiance entre les différentes parties au conflit qui, jusqu’à présent, tablent sur la solution militaire qui a entrainé le pays dans une spirale de violence.

Les puissances occidentales, qui gardent en souvenir récent l’expérience de l’intervention militaire chaotique en Irak, veulent éviter de reproduire les mêmes erreurs et ne sont pas prêt pour une intervention directe, ce qui fait de la solution politique la seule issue envisageable actuellement pour cette crise, a-t-il ajouté.

Les participants à cette rencontre ont mis l’accent sur l’importance de défendre l’unité du peuple syrien dans sa diversité confessionnelle et politique, afin de préserver les chances d’une reconstruction du pays sur des bases démocratiques et plurielles, après la fin du conflit.

Organisée par l’Institut Amadeus sous le Haut patronage de S.M. le Roi Mohammed VI, la 6e édition du Forum Medays, qui prend fin samedi, rassemble 140 intervenants de 52 pays réunis autour du thème «Quelles émergences dans un monde instable».

Plusieurs sujets sont abordés durant cette rencontre, entre autres la situation en Afrique et dans le monde arabe après le ‘Printemps arabe’, la situation dans le continent africain avec ses émergences et ses fragilités aux niveaux économique, sécuritaire, et de la gouvernance et la crise au Sahel, illustrée par les cas du Mali et de la Centrafrique, en plus de deux focus sur la crise en Syrie et en Libye.  

 

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