23/04/2010

À maintes reprises, certains croyants ne cessent d’affirmer la bonté de leur Dieu, et d’accuser la laïcité de toutes les intolérances, surtout quand ils sont en situation de minorités. Ils s’apitoient constamment sur leur sort et blâment les sociétés et les individus qui croient à des principes différents. Car ils considèrent que toute société ou tout individu qui ne correspond pas à leurs critères constituent des menaces pour le paradis auquel ils rêvent un jour d’accéder. Et pour cela, ils utilisent tous les outils pour atteindre leur but.

Ce paradis fantaisiste est le vrai moteur et initiateur de leur pensée et de leurs réactions. En effet, au nom d’Allah (ou Dieu), ils sont capables de dévaster la planète, ceci afin de parvenir à fantasmer et à mourir, comme Dieux leur aurait promis. Et pour cette fin, ils ne se privent pas d’utiliser et de subvertir les valeurs des autres, sans réaliser réellement ni prendre conscience de la signification de ces valeurs mêmes.Par-exemple; le mot “liberté” n’existe pas dans le dictionnaire mental de ces croyants, mais ils sont constamment en train de l’utiliser pour nous imposer un comportement, ou une tenue vestimentaire qui ne correspond pas à la valeur de liberté elle-même. Toutefois, avant même de juger, il convient de se plonger dans leurs vocabulaires et dans l’univers de leur pensée unilatérale.

Dans les pays laïques, les minorités religieuses (et spécialement les musulmans) se sentent « persécutés » et empêchés de pratiquer leur religion. Mais avant de leur donner raison, nous devrions tout d’abord étudier du point de vue de la tolérance qu’ils invoquent leurs propres comportements envers les minorités religieuses et autres qui vivent dans leurs pays d’origine. Or, nous pouvons très rapidement observer dans leurs pays l’omniprésence d’une haine profonde envers toute personne ou tout groupe religieux ne partageant pas leurs idées et croyances. Puis nous décelons vite une stratégie basée sur l’hypocrisie et la manipulation des mots et des valeurs de tolérance qu’ils invoquent dans les sociétés pluralistes où ils s’installent en minorités.

Derrière leurs lamentations et récriminations, nous décelons en effet un soif tyrannique de répression de la liberté d’expression, une négation des valeurs de laïcité et de respect de l’Autre. En étudiant, par exemple, leurs comportements envers les Arabes athées, en écoutant leurs discours haineux et menaces de mort proférées envers les athées, ou même en piratant leurs blogs et sites internets, il n’est pas difficile d’observer leur attitude intolérante et opposée à leur discours victimiste qui consiste à blasphémer et dénoncer tous les principes qui ne correspondent pas à leur religion. A l’opposé de leur discours de lamentations concernant leur statut de « minorité persécutée » en terre « infidèle », on les prend en flagrant-délit permanent de violations de la liberté d’expression et même de la vie de ceux qui pensent différemment..

Dans nos sociétés ouvertes, aujourd’hui, nous sommes de plus en plus confrontés à une pensée intolérante radicale qui ne cesse de progresser mais qui se dissimule derrière “la liberté personnelle”, la « tolérance ». Au nom de cette stratégie à double discours, on tente maintenant d’imposer la présence en terre laïque de la burqua ou d’autre tenues de déguisements religieux, mais on tentera un jour prochain de réclamer, le droit de pouvoir prier au milieu de la rue (c’est déjà le cas dans le quartier de la Goutte d’Or, rue Myrha à Paris, où les rues sont toutes bloquées le jour de la prière du vendredi), puis on nous demandera de faire fermer les bars et de condamner l’amour libre puis même d’interdire de faire l’amour. Et tout cela advient et se banalise sous prétexte de “liberté personnelle”, de « droit à la différence », car ces nouveaux censeurs théocratiques considèrent que chaque acte qui ne correspond pas avec leurs convictions religieuses constitue ni plus ni moins qu’un acte de « profanation » envers leur Dieu et leur religion. Il convient alors de faire toujours plus attention à ne pas froisser leurs susceptibilités, leurs fragilités, et éviter de les « blesser ». Comment ? s’il le faut en supprimant purement et simplement nos libertés, nos vies, et en acceptant de se soumettre à leurs croyances, exigences et slogans… Et cela devrait survenir en toute allégeance en les laissant nous enseigner les leçons de moralité, étant donné qu’ils sont les bien-aimés du Dieu qui leur a octroyé la sagesse, la connaissance et la lumière absolue. Et ce faisant, ils ne cessent de réprimer chaque personne engagée et de tenter d’étouffer la liberté d’expression de chaque souffle libre.

Cette pensée exige que nous reformulions les mots, les significations, et que nous introduisions des limites à la liberté d’expression et de penser à tout ceux qui ne croient pas au « sens pur » de la liberté.

Pareille attitude rigoureuse est exigée envers tous les croyants immatures, c’est-à-dire les croyants qui n’ont pas encore assimilé le vrai sens de la “liberté” et de la « tolérance”. Notre réponse est qu’il ne serait question de laisser les ennemis de la liberté utiliser nos valeurs et outils de liberté. Il revient aux personnes attachées aux valeurs de laïcité et aux musulmans modérés de freiner cette pensée radicale et intolérante. Il s’agit en effet de mettre fin au double jeu et à l’hypocrisie des nouveaux censeurs religieux. Comment ? en réprimant tous les programmes religieux qui alimenteraient l’hostilité et l’aversion envers tout ce qui est leur différent. Et nous ajoutons que lorsque ces croyants auront acquis une maturité et quand ils découvriront la vraie signification de la “liberté et cesseront de se lamenter comme des enfants capricieux, alors nous pourrons reformuler à nouveau les limites introduites.

Mettons nous à présent sur le plan philosophique et le terrain des valeurs fondamentales. Revenons à l’idée chère aux religieux liberticides selon laquelle tout ce en quoi ils croient n’aurait qu’une seule vérité inchangée et jamais modifiable, basée sur la source d’un Dieu haineux qui opprime et ne cesse de commettre des crimes contre l’Humanité, les êtres-vivants et la Nature. Un Dieu qui sait parfaitement utiliser l’épée et le poignard, un Dieu ignorant qui n’éprouve aucun respect, tolérance et indulgence.

D’après nous, par amour envers la liberté, la vie, la mort, la nature et tous les êtres vivants, nous ne pouvons pas défendre ces Croyants-censeurs ennemis de la liberté, ou encore les laisser utiliser nos valeurs, critères et normes pour servir des desseins opposés à ces valeurs invoquées et trahies. Nous souhaiterions, un jour voir nos sociétés évoluer sur ses propres principes, afin que nos valeurs de sacralité de la vie et de liberté parviennent également à inclure la Nature. Il s’agit là d’acquérir une conscience mûre afin d’être capables d’élargir nos perceptions, puis parvenir à réconcilier le principe de la réalité avec le principe du plaisir. C’est un long chemin à parcourir, un voyage dans la vie et dans les cultures, qui vise à extraire toutes les expériences dissimulées derrière les vocabulaires et les mots. Il s’agit là d’un plongeon dans la nature vivante, d’une recherche de liberté supérieure à tous les Dieux et à toutes leurs normes. C’est enfin un plongeon dans la nudité du “soi”.

En adoptant cette position philosophique et valorielle nouvelle qui est l’aboutissement suprême de l’Humanisme véritable auquel doit conduire notre attachement à la vie et à la liberté, je prends le risque de paraître peut-être radicale, du moins aux yeux de beaucoup d’entre vous. Mais je pense sincèrement qu’il y a un prix à payer pour élargir notre chère liberté. Ce prix consiste notamment à instaurer de barrières contre tous ceux qui tenteraient de nous ralentir ou de nous freiner dans notre chemin de conquête toujours en cours de la Liberté. Nous ne pouvons pas nous permettre au nom de la Tolérance d’être indulgents avec des personnes ou groupes qui entravent la circulation de la vie et la quête de liberté. Notre combat de tolérance et de liberté est tourné contre la source même de l’intolérance : l’idée dangereuse selon laquelle une seule vérité uniforme dominerait. Une Vérité unique et uniforme, « moniste » qui éprouve une grande répugnance pour tout ce qui est multiforme. La recherche de nouveaux systèmes et de nouvelles valeurs est un pas nécessaire vers l’individualisation et la diversité.

Reference : L’intolérable tolérance